Le ministre de l'Economie a expliqué que cette décision n'avait «pas d'impact» pour les fournisseurs et les consommateurs.
Les Français pourront se procurer le Cialis et le Levitra en pharmacie à partir de mercredi. Le ministère de la Santé a annoncé mercredi que la vente des médicaments contre les troubles de l'érection pourra à l'avenir être autorisée en pharmacie.
L'annonce a été accueillie avec satisfaction par certains syndicats de pharmaciens, à l'image du syndicat des pharmaciens d'officines (SPO) ou par l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine.
«Ce n'est pas un grand jour pour les Français. C'est juste un jour de plus pour les pharmaciens et les patients», a réagi auprès de l'AFP un représentant de ce syndicat, Jean-Christophe Cambadélis, estimant que cette décision avait «tout simplement un impact économique» pour les pharmaciens et les patients.
Dans le détail, la commercialisation de ces médicaments ne sera possible que pour «une durée limitée et à des conditions très précises», explique le ministère. «La date de lancement de la commercialisation devra être notifiée à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)», indique le communiqué.
L'ANSM a d'ailleurs indiqué être «en cours de notification aux laboratoires» pour le Cialis et le Levitra, tout comme l'Agence européenne du médicament.
«Les patients et les professionnels de santé auront toute liberté de choisir leur pharmacien ou leur site pour se procurer ces médicaments», a souligné le ministère de la Santé à l'AFP. «Les pharmaciens pourront ainsi mieux répondre aux besoins de leur patientèle», ajoute-t-il. «Les patients auront ainsi accès à une nouvelle offre de médicaments pour leur traitement de la dysfonction érectile», ajoute le ministère.
«C'est le dernier virage du gouvernement dans ce domaine. La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2018 avait autorisé la vente de ces médicaments en ligne et cela avait été approuvé par les députés» sous la précédente législature, rappelle le SPO. «Nous nous félicitons de cette décision qui devrait avoir des effets bénéfiques pour la santé publique», conclut-il.
Une décision qui intervient deux jours après l'annonce de la réintroduction de la vente en ligne du Viagra dans le but de «libérer» le médicament en cas de pénurie, «dans le cas d'une rupture d'approvisionnement». Elle survient dans le cadre du bras de fer entre le gouvernement et les laboratoires pharmaceutiques au sujet du prix des médicaments, alors qu'une nouvelle revalorisation de la prime pour le prix des médicaments innovants a été promise en mai.
«La stratégie du gouvernement est de défendre la santé publique en maintenant des prix les plus élevés possible», estime la fédération de l'industrie pharmaceutique. Selon elle, cette décision «vise à mettre fin aux difficultés d'approvisionnement».
Le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a de son côté salué une «mauvaise nouvelle» pour les consommateurs et les pharmaciens. «La décision de cette autorisation, pour la première fois, est prise par une autorité sanitaire, l'ANSM et c'est une bonne nouvelle pour la santé publique», a-t-elle déclaré sur Twitter.
La décision de ce mercredi intervient moins d'un mois après la décision du Comité économique des produits de santé (CEPS) d'autoriser la vente en ligne du Viagra, du Levitra et du Cialis en France à partir de décembre 2017. La vente en ligne de ces médicaments était alors restée suspendue pour des raisons de sécurité.
En mai 2017, le Conseil national de l'ordre des pharmaciens (CNOP) avait demandé au ministère de la Santé «une autorisation de mise en vente par voie électronique» du Cialis, du Levitra et du Viagra. Les professionnels de santé avaient en outre jugé que le délai de deux ans entre la commercialisation et l'autorisation de mise sur le marché (AMM) était «un délai trop long». «On se fait le relais de l'ANSM», avait estimé la semaine dernière Jean-Christophe Cambadélis.
La décision prise mercredi a été saluée par plusieurs syndicats de pharmaciens qui «se réjouissent de cette avancée», mais déplorent que cette décision «n'ait pas d'impact pour les patients». La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2018 avait autorisé la vente de ces médicaments en ligne et cela avait été approuvé par les députés», rappelle le SPO.
La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2018 avait autorisé la vente de ces médicaments en ligne et cela avait été approuvé par les députés», explique le syndicat des pharmaciens d'officines. La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2018 avait autorisé la vente de ces médicaments en ligne et cela avait été approuvé par les députés». Mais cette décision n'aura pas d'impact pour les patients et les professionnels de santé : «les patients auront accès à une nouvelle offre de médicaments pour leur traitement de la dysfonction érectile», a souligné le ministère de la Santé dans un communiqué commun.
Le 6 juin 2018, Agnès Buzyn avait annoncé que la vente de médicaments par Internet serait autorisée dans le cadre de la «transformation du médicament.» Le ministère de la Santé avait également indiqué que le Cialis et le Levitra pourront être commercialisés par le biais de l'e-pharmacie dès juillet. Le ministère avait en outre précisé que les modalités de mise en vente en ligne seront précisées dans une instruction qui sera envoyée par l'ANSM aux pharmaciens par courrier.
«Le marché français du médicament ne peut pas se développer sans la mise en place d'une offre de médicaments performante et innovante en ligne», avait expliqué la semaine dernière la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en présentant un plan de 180 millions d'euros d'économies d'ici à 2022, destiné à réduire de 12 à 17% le nombre de boîtes de médicaments vendues en France d'ici 2022.
La ministre de la Santé avait annoncé le 3 mai 2018 une revalorisation de 3 euros des tarifs des médicaments à compter du 1er juillet 2018. Cette revalorisation de 50 euros s'applique aux médicaments non soumis à l'obligation de conditionnement et d'automédication, dont le tarif est inférieur à 50 euros.
La revalorisation annoncée par la ministre de la Santé avait été perçue comme un «détournement de fonds» par les laboratoires pharmaceutiques et les syndicats, qui avaient appelé à «une nouvelle mobilisation» pour défendre la «sécurité des patients». Les syndicats avaient appelé à manifester le 12 mai devant la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et à mener des actions devant les agences régionales de santé (ARS) et les caisses d'assurance maladie pour dénoncer «l'escroquerie à l'assurance maladie».